17/08/2013
Le Petit Censeur Illustré n° 5
FANTAX, grand cagoulard justicier, fut condamné à disparaître pendant le 2ième trimestre 1949. Son succès populaire énorme ne le protégea pas, tout au contraire. Plus il devenait illustre, plus les maisons concurrentes s'acharnaient contre lui. Principalement par l'intermédiaire d'une « Commission de Surveillance » noyautée par les staliniens et les papistes.
Les brutalités parfois sanglantes de FANTAX ne constituaient d'ailleurs pas l'unique accusation que ses ennemis portaient contre son existence. Ils lui reprochaient aussi de se déguiser sous un masque, donc de cacher son identité comme le fait généralement tout malfaiteur. FANTAX ne fut évidemment pas le seul héros de BD masqué finalement obligé de se retirer de tous les journaux destinés à la jeunesse française. (ou alors d'enlever son masque pour obtenir le droit de continuer mais en affadissant ses aventures fictives). Beaucoup d'autres « Justiciers masqués » furent jetés aux oubliettes. La censure étant d'autant plus générale que les catholiques et les communistes, tout en visant la même cible, se faisaient concurrence pour décider qui de l’Église ou qui du Parti gagnerait en premier la bataille contre … Contre La Cagoule.
Zorro « l'homme au fouet eut à subir de fréquents changements dans le dessin de son Titre – Bandeau. Les modifications s'expliquaient tantôt à cause d'une remontrance manifestée par la loi de 1949, tantôt d'une concession faite par le directeur Jean Chapelle pour se préserver de sanctions éventuelles.
Nous donnerons un aperçu, semaine prochaine, de certaines des brimades subies en France par plusieurs des justiciers masqués aimés par les enfants de la génération de mon père ainsi que par ceux de la mienne.
Docteur Jivaro
17:46 Publié dans Arts, BD, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fantax, amok, lone ranger, the phantom, jean chapelle, zorro, fantomette, bd, bandes dessinées anciennes, censure, illustré pour enfants
05/01/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 15)
« Il nous faut un Tarzan ! Tarzan a un succès fou chez les gamins ! Il nous faut à nous aussi notre Tarzan qui nous apportera de nouveaux lecteurs ».
Le patron a parlé, et le patron c'est le directeur gérant – Jean CHAPELLE.
Fabriquer un faux TARZAN, un Tarzanide – un de plus ! c'est d'accord. Mais comment le nommer ?
-
Pourquoi pas TAO ? ça commence par un T et certaines contrefaçons du Seigneur de la Jungle commencent par cette lettre : TIM, TARGA … Alors, allons-y pour TAO !
C'est ainsi que surgit l'homme fauve, copyright ARCADIE, et imagé bédé par Lucien NORTIER, un presque débutant.
D'emblée, TAO capture une jolie blonde.
C'est dire que ses mœurs
sont déplorables :
hétérosexuel qu'il est.
Ou alors, c'est qu'il craint les foudres
de Yahvé et de Allah,
et qu'il cache son penchant
homosexuel en simulant
un appétit primitif
pour les rondeurs féminines
– Pouah !
L'aventure de TAO débute dans le numéro 74 de ZORRO Jeudi Magazine, en octobre 1947 et s'achève au numéro 98 d'avril 1948. Elle compte en tout 25 planches imprimées noir sur blanc. Le texte de Robert CHARROUX n'empêcha pas Francis Lacassin de désigner comme « très faible » le scénario.
Lucien NORTIER ignorait comment animer un personnage demi-nu et généreusement musclé. Il aurait pu compenser cette défaillance en imitant + ou – le TARZAN de Hogarth ou celui de Foster, ainsi que firent de nombreux dessinateurs ayant à traiter un tarzanide. Il refusa, choisissant de se débrouiller par ses seuls moyens. Nous pouvons l'approuver d'avoir ainsi ni recouru à la facilité, ni cédé à la paresse.
Par contre nous regrettons que Nortier et Charroux, sans doute avec l'acquiescement de Chapelle, aient infantilisé le langage de leur TAO, comme si ce grand adulte demeurait mentalement attardé. Un handicap analogue avait frappé TARZAN dans les films réalisés (mal) par la MGM sous le contrôle d'un Sol Lesser, individu soumis au matriarcat et qui trouva peut être une satisfaction vicieuse à mutiler le héros viril créé par E. R. Burroughs.
Collection italienne
« Jungle Film » où Tarzan
est appelé Antar.
Tarzan-Antar n'y
parle pas « petit nègre »
mais petit blanc sous développé
côté intellect.
Titre de la brochure :
Jungle appelle Berlin. (N° 12, décembre 1964).
Il s'agit de TARZAN TRIUMPHS,
film américain distribué par R.K.O (année 1943).
Chez TAO,
le langage est atrophié
pareillement à celui qui,
finalement accabla
Jhonny Weissmuller
devenu bedonnant.
TAO l'homme fauve, rapidement disparu, n'a laissé pour ainsi dire aucun regret chez les jeunes lecteurs. Dans la lecture de Zorro, ils préféraient ROBIN, bel enfant blond accompagné d'une superbe tigresse maternelle.
Docteur Jivaro
18:39 Publié dans BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bd anciennes, hogarth, tarzan, tarzanides, nortier, jean chapelle, cuvelier, charroux, illustrations, dessin, journaux pour enfants